Miroir miroir en bois d'ébène, dis moi qui je suis?

Vendredi 20 juillet 2012

23h36

"Qui suis je? Voila une très bonne question à laquelle je tente désespérément de répondre depuis des semaines…des mois. Durant 2 années je me suis menti à moi même, je suis devenue une personne que je ne voulais pas être, j'ai fait des choses qui ne me correspondait pas, je me suis même mise à croire en des choses, en abandonnant mes propres valeurs, mon amour propre, ma personnalité, mes envies, mes rêves…je l'ai fait par amour, en croyant pouvoir changer une personne alors que finalement c'est moi qui est totalement changée. Et lorsque l'on se retrouve seule, que cette personne est partie, qui sommes nous? Quelles sont nos valeurs actuelles? Qui devons nous croire, comment se retrouver soit même?

Je me bas aujourd'hui pour essayer de retrouver ma personnalité, pour réapprendre à me connaitre, à savoir quels sont mes rêves, mes objectifs, mes envies. Je ne sais plus qui je suis j'en suis même venue à me haïr, à détester mon image, à cacher les miroirs qui reflétaient cette personne qui me dégoutait, qui n'était pas moi….combien de temps cela me prendrait-il pour m'aimer à nouveau, pour aimer le monde qui m'entoure, pour ouvrir les yeux, pour enfin pouvoir me voir avec ne serait ce une once de recul, me voir comme les autres me voit… je ne sais même pas à quoi je ressemble, si je suis jolie, moche, quelconque, si je suis grosse, mince, ronde, petite, grande, charmante, idiote, timide…même ma personnalité me laisse perplexe. Je sais ce que j'aime, mais je me suis privée de ces choses pendant 2 ans, et je trouve cela difficile de se remettre à faire ces choses, à dessiner par exemple, à arranger des morceaux, à m'accepter, à accepter ce que j'aime sans entendre ses critiques, jamais un compliment sur mon travail, sur mes créations, jamais un simple regard sur ce que je faisais, comme si tout ce que je touchais ou venait de mon imagination n'était que nullité ou sans intérêt

Durant toute ma vie, j'ai cru que je ne me laisserais jamais influencer par d'autres idées…comme j'ai été bête, je m'en mords les doigts. Si seulement on pouvait faire un petit retour en arrière pour tout changer…mais finalement en y repensant, je me dis que je n'aurai rien appris, et que malgré la souffrance durant laquelle je suis passée, j'ai tout de même compris que dans tout échec et toute douleur, aussi intense soit elle, il y a toujours un apprentissage de la vie qui nous permet de grandir. Je suis triste dans un sens que cet apprentissage m'ai rendu plus méfiante envers les gens, je ne pense pas donner ma confiance aussi facilement qu'avant, car être une bonne poire comme je l'ai été ma entièrement détruite. J'ai eu l'impression d'être en miette, je ne pensais même pas que je pourrais descendre aussi bas…mais après être descendu dans ce gouffre sans fin qu'est la dépression, on ne peut que remonter et c'est là ou j'en suis, sur cette pente ardue que je m'efforce de grimper chaque jour un peu plus haut. J'essaye d'effacer toutes ces pensées négatives, toute la souffrance que j'ai pu ressentir, toutes les paroles blessantes que j'ai du endurer, toute ma fierté que j'ai du mettre de côté, plus jamais, oh non plus jamais je ne me laisserai prendre.

Ne jamais tout donner par amour, car tout est illusion, il faut toujours rester un peu égoïste et ne jamais laisser ses valeurs de côté pour tout donner. On doit garder de l'amour pour soit même, pour sa propre personne, pour ce que nous sommes, et ce n'est pas parce qu'une personne nous renie qu'il faut se renier soit même. Ceux qui nous font souffrir ne nous mérite pas. Je peux comprendre qu'une personne réalise un jour qu'elle ne nous aime plus, mais pas qu'elle nous blâme car elle ne ressent plus rien pour nous. Il est déjà tellement difficile de se faire quitter, alors si en plus il faut entendre des reproches, des méchancetés, des critiques… cela ne peut que nous briser en profondeur.

J'ai fini par croire ce qu'il disait sur moi, ses critiques, j'ai même fini par croire que j'étais le problème, que j'étais la seule et unique cause de toutes nos disputes, que j'étais même malade et qu'il faille que j'aille me faire soigner, que j'étais hystérique, moi qui pourtant est toujours été la discrétion , la gentillesse et le calme en personne, me voici accusé d'être folle à lier, car je ne veux pas que la personne que j'aime aille voir ailleurs, parce que je  demande à le voir une fois par semaine, car je lui demande d'être reconnu comme sa petite amie…est ce trop demander? Moi qui n'ai jamais été violente, qui est même peur rien que d'entendre ce mot, me voici sortie de mes gons, le giflant de toute mes forces, ne trouvant plus les mots pour me défendre, ne supportant plus cette méchanceté, n'ayant plus la force de l'aimer, ni d'avoir la moindre indulgence ou pitié pour lui, celui à qui j'ai tout donné. A partir de ce moment là, du moment, où je n'étais vraiment plus moi, j'ai compris que j'avais fait une erreur, que c'était lui la cause de ma maladie, de mon mal être, que c'est lui qui m'a rendu triste, qui m'a rendu dépressive. Oui bien sur on a tous notre part d'erreur lorsqu'un couple se sépare, mais aujourd'hui je réalise juste que nous n'étions juste pas fait pour être ensemble, que la personne dont je suis tombée amoureuse a laissé tomber son masque, que cette personne n'existe plus et qu'elle n'a été que mensonge. C'est tellement difficile de vivre avec le souvenir de celui qu'on a aimé et qui c'est changé en monstre sans coeur, qui vous a trompé et qui finalement se retrouve dans la situation dont vous aviez rêvé mais avec une autre fille…allez prend toi ça dans la tronche, chacha, on s'en relève tous un jour, c'est ça la vie, de l'injustice, des coups de couteaux dans le dos, des mensonges…mais ce ne sont que des épreuves qu'il nous faut vivre pour réfléchir différemment. 

Pour moi ce fut un choc immense, intense, j'ai toujours cru que la vie était belle que les gens étaient gentils, que si j'étais gentille avec eux, ils le seraient avec moi…hahaha…non ça ne marche malheureusement pas comme ça dans notre monde, et il faut que je l'accepte, la séquence bisounours land est terminée, on redescend sur terre, on accepte que la vie n'est pas un film romantique ou une oeuvre de Jane Austen où je m'imaginais avec mister Darcy m'enlevant sur son cheval blanc, non la vie ce n'est pas ça. Il y a des belles choses certes, ne soyons pas non plus trop pessimistes, il y'a des histoires qui se finissent bien, des rêves qui se réalisent…mais il ne faut jamais oublier cette partie sombre qui se cache dans notre monde, et derrière chaque personne qui peut parfois même malgré elle, nous faire souffrir.

Non je ne l'aime plus, je n'aime pas la personne qu'il est devenu et quand je vois ce qu'il m'a fait, ce qu'il m'a fait devenir je peux enfin tourner la page car je sais que je ne le reverrais plus jamais, que je ne serais plus jamais cette personne qu'il m'a fait devenir, que je ne veux plus refaire cette erreur, que je n'en ai plus jamais l'envie et que je suis prête à vivre un autre chapitre de ma vie…mais les souvenirs eux ne s'effacent pas, même avec le temps, il faut juste essayer que nos pensées ne se trouvent pas vers ses souvenirs et il faut donc en créer de nouveaux pour pouvoir avancer.

                                           Now and then I think of all the times you screwed me over

But had me believing it was always something that I'd done 

But I don't wanna live that way Reading into every word you say

You said that you could let it go

And I wouldn't catch you hung up on somebody that you used to know

Cela fait maintenant 6 mois que je me reconstruis, que j'avance et que je m'octroie des plaisirs que je m'étais interdit, je n'ai plus peur de dire ce que j'aime sans me soucier des critiques, des rires, ce sont mes croyances et je n'ai que faire de ce que les autres pensent de moi. Je suis une bonne personne peut être un peu fragile, mais je me dis que si j'ai réussi à "survivre" à cette souffrance qui m'a presque poussée à disparaitre, je suis aussi forte quelque part, et je vais devoir accroitre cette force. Je ne mentirais plus jamais à quelqu'un pour lui plaire, mes réponses seront honnêtes et je ne désire plus cacher la personne que je suis pour me faire aimer, ou accepter. Oui, Ma souffrance n'est rien comparée à certaine mais être dans une relation abusive peut vous détruire, alors si vous vous sentez prisonnier, que la personne que vous aimez ne reflète pas votre vraie image, par ses paroles, fuyiez et surtout restez vous même, car la vie est trop courte pour s'apitoyer sur soit même, pour rester sur un échec, et puis des belles personnes il y en a plein qui nous entoure, alors au lieu de réserver nos larmes pour pleurer celles qui nous ont fait souffrir, autant offrir nos sourires à celles qui nous en offrent et qui le méritent. Je vous souhaite à tous une très bonne nuit."